Les 28 février et 01 mars prochain tu seras pendant deux jours l'œil de la GTJ 200, tu arpenteras donc ce massif que tu connais par cœur pour être au plus près des coureurs mais avant cela racontes nous un peu tes expériences, tes aventures d'homme d'images et d'aventures ?

 

Effectivement dans quelques semaine je serai au départ de cette première édition de la GTJ 200, sans les skis mais plutôt la caméra à la main.
Je dois dire que c'est un véritable honneur pour moi que de faire partie de cette aventure nordique qui prend naissance.
Je pratique pas mal d’activités outdoor depuis très longtemps, essentiellement en montagne d’ailleurs, du VTT au trail, de la randonnée à l’alpinisme et coté glisse du ski de fond au ski de randonnée.
A chaque sortie c’est la même chose, j’ai la chance d’évoluer au cœur de magnifiques paysages et rentrer en fin de journée avec de belles images est pour moi essentiel.
Essentiel dans le sens où désormais avec les moyens de partage à notre disposition, il est facile d’en faire profiter les amis et les connaissances.
Le but que je recherche dans cette démarche est avant tout susciter l’envie de venir m’accompagner sur le terrain, j’adore ça partager mes passions et initier ceux qui veulent les découvrir.
La plupart du temps je me contente de prendre quelques photos et d’en garder les plus belles, mais il m’arrive de plus en plus souvent de réaliser des prises vue en vidéo et d’en faire de petits films en rentrant à la maison.
Il faut savoir que cela représente beaucoup de travail mais le résultat est souvent au rendez-vous, je trouve que l’on peut être vraiment créatif avec ce genre de média et les lecteurs apprécient.
Bien entendu, je reste un vidéaste amateur avec de modestes moyens et je réalise le plus souvent des films entre amis ou sur une épreuve qui me tiens particulièrement à cœur pour la beauté des images.
Mais il arrive parfois qu’on fasse appel à moi pour réaliser ce travail sur des évènements de plus grande envergure.
En 2011, j’ai ainsi couvert intégralement une épreuve de 3 semaines en Himalaya organisée par Dawa Sherpa chez lui au Népal, le Solukhumbu Trail.
L’an dernier, Laurent Ardito, le manager du Team Asics Trail a également fait appel à mes services pour réaliser quelques vidéos sur les performances de ses athlètes engagés sur les courses du Festival des Templiers, opération qui sera peut être reconduite cette année sur d’autres épreuves.
 

·         Avec ton frère Philippe la photo et le tournage d'images semblent venir de très loin, d'où vous vient cette passion chez les Bourgine ?

 

C’est exact, avec mon frère Philippe nous avons la même passion pour l’image et pour bien faire nous pratiquons les mêmes activités.
Cette passion nous est venue avec le temps, avec l’expérience de la pratique outdoor mais également grâce à l’évolution du matériel qui s’est considérablement adapté depuis quelques années.
Dans ces conditions, nous sommes souvent ensemble à « jouer » avec nos petites caméras lorsque l’on est en montagne.
Nous nous échangeons d’ailleurs les images pour que ce ne soit pas toujours le même qui réalise le montage final !
Cette passion pour la vidéo (et également pour la photo) nous est venue naturellement par l’envie de toujours aller plus loin dans la créativité.
Il est si simple finalement de prendre des photos « à la volée » lors d’une sortie, que nous en voulions encore plus.
C'est-à-dire que nous pensons que l’événement auquel nous sommes en train de participer, ou simplement d’assister, vaut vraiment la peine que nous passions un peu de temps à monter un document vidéo qui marque un peu plus les esprits et qui offre un formidable souvenir aux participants.
C’est pour cela que nous sommes tous les deux en permanence à la recherche de solutions matérielles, logicielles, etc…qui nous permettent de nous améliorer dans notre activité de vidéastes.

 

·         Tu connais bien le monde du ski, sportif accompli tu as participé à des épreuves au long cours. Une épreuve d'ultra distance comme la GTJ 200 peut elle s'installer durablement selon toi ?

J’en suis persuadé !
Pour moi une épreuve d’ultra distance à ski de fond comme cette GTJ 200 est une suite logique de l’évolution de ce sport.
Il n’y a qu’à se rendre compte de l’engouement de la Transjurassienne, qui fait déjà 76 km et qui connait depuis ses débuts un succès phénoménal, attirant des sportifs de tous horizons, français et étrangers, coureur du dimanche ou élite...
A l’instar de la course à pied et des épreuves d’ultra trail dont on parle depuis plusieurs années maintenant, on se rend bien compte que les distances s’allongent sans cesse, que les courses se multiplient et que les limites d’inscriptions sont toujours atteintes par les organisateurs, ce qui montre bien que les pratiquants sont au rendez-vous et, aidés par les fabricant de matériel, les principales épreuves d’ultra trail sont plutôt pérennes.
Pour moi, il est donc logique que ce type d’épreuve à ski de fond le soit aussi, les fondeurs sont certes moins nombreux que les traileurs mais il faut voir aussi que les domaines nordiques qui permettent d’organiser de telles épreuves ne sont pas non plus très nombreux. En ce sens, je pense que le massif jurassien et vraiment idéal pour organiser un telle épreuve, sa configuration toute en longueur et répartie sur 3 départements en fait un terrain de jeux idéal pour réaliser une ultra traversée à ski de fond.
Guillaume Millet l’expliquait très bien dernièrement dans un article GTJ 200 relayé par Nordic Magazine, cette course il en avait rêvé et maintenant qu’elle est mise en place elle va devenir selon lui un rendez-vous nordique incontournable !
 

·  Dans les fiches d'inscription qui nous arrivent peu de coureurs parle réellement de performance mais plutôt d'expérience, d'aventures et de partage, cet état de fait te surprend il et y vois tu un changement dans les mentalités ?

 

 

Cela ne me surprend absolument pas que la plupart des équipes qui s’engagent parlent davantage d’aventure d’expérience de partage que de performance.
Je ne pense pas qu’il faille associer ultra distance avec performance.
Certes, c’est comme partout, et le parallèle avec l’ultra trail peut une nouvelle fois être évoqué, il y a quelques équipes « élites » qui vont se présenter sur la ligne de départ pour tenter de faire un super chrono et pourquoi aller chercher le record de cette traversée mythique, mais la plupart des équipes viennent avant tout, selon moi, tout d’abord pour vivre cette première édition, pour se mesurer à eux-mêmes et pour terminer cette épreuve qui ne sera pas de tout repos il faut le dire.
Il faut être très fort et très confiant pour se dire « je vais me lancer sur 185 km de ski de fond en mode performance ».
Je pense que très peu de fondeurs possèdent déjà cette expérience, pour les autres c’est un effort totalement inconnu.
Personnellement, cette course me plait déjà alors qu’elle n’a encore jamais été organisée, je suis derrière la caméra cette année mais c’est une course que j’aurais facilement cochée dans mon agenda, pour le plaisir d’évoluer sur ce parcours et pour l’aventure à partager avec son coéquipier, les autres coureurs, les bénévoles et organisateurs.
En tant que caméraman, je visualise déjà les images qui vont en ressortir et c’est ça qui me plait dans cette épreuve, j’ai hâte d’y être !